Serge POLIAKOFF (1900-1969)

(Moscou, 1900 – Paris, 1969)

Serge Poliakoff naît au début de l’année 1900 à Moscou. Il est le treizième né d’une fratrie de quatorze enfants. Son père est fournisseur de chevaux pour l’armée russe et possède une écurie de course.

Il commence en 1914 à suivre des cours de dessin, et partage son enfance entre les icônes religieuses qu’il voit dans les églises avec sa mère et l’animation de la vie culturelle et des salons littéraires de l’aristocratie russe.

En 1918, commence son exode à travers l’Europe où il accompagne à la guitare sa tante, célèbre chanteuse, pour gagner sa vie. Il arrive finalement en 1923 à Paris et commence alors sa longue formation qui durera vingt ans.

En 1937, il se rapproche des Delaunay dont les propos théoriques l’aident beaucoup à évoluer. Il expose deux ans plus tard sa première toile abstraite à Paris, et remarqué par Kandinsky, ce dernier aurait déclaré : « Pour l’avenir je mise sur Poliakoff ». Il participe alors à plusieurs salons et se voit organiser, en 1945, sa première exposition de toiles abstraites. Il obtient ensuite le prix Kandinsky en 1947.

Parallèlement, pour subvenir à ses besoins, Poliakoff réalise des dessins de tissu à succès, mais cesse cette activité par crainte que son œuvre de peintre en souffre, et préfère jouer de la guitare dans les cabarets russes la nuit.

Il est ensuite exposé à diverses reprises à la Galerie Denise René, puis à partir de 1951, à la Galerie Dina Vierny, après leur rencontre fortuite dans un cabaret russe où Dina Vierny remplaçait une chanteuse malade.

L’artiste peut, par la suite, enfin jouir de son succès dans les années 50 et 60 avec de nombreuses expositions et prix, ainsi qu’avec sa participation à la Biennale de Venise de 1962. Il décède en 1969, juste avant sa grande rétrospective au Musée d’Art Moderne de Paris.

Poliakoff est considéré comme un grand maître abstrait de l’Ecole de Paris. Profondément marqué par les icônes russes, il tente dans sa peinture d’en retranscrire la même émotion. Ce côté iconique se retrouve dans l’admiration qu’il porte au Carré blanc sur fond blanc de Malevitch qui eut un impact capital sur son travail.

Poliakoff cherche à exprimer la présence d’une existence dans son travail, il est à la recherche d’un primitivisme spirituel préfiguratif, comme les artistes américains de sa génération (Rothko, Gottlieb, Newmann). Et cela s’exprime dans l’équilibre des formes qui s’opère dans ses compositions, et dont toute l’âme repose sur la vibration et l’intensité colorée qui en émane. Serge Poliakoff n’a pas cherché la nouveauté dans sa peinture, mais l’éternité, faisant de ses tableaux de véritables images divines, des icônes de l’art moderne.

Serge POLIAKOFF (1900-1969)

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