Paul Rebeyrolle (1926-2005)

«Je compris que Soutine était mon peintre». Paul Rebeyrolle

L’artiste français Paul Rebeyrolle naît le 3 novembre 1926 à Eymoutiers en Haute-Vienne. Il décède le 7 février 2005 à Boudreville en Bourgogne.

L’enfance de Paul Rebeyrolle est marquée par une tuberculose osseuse qui le contraint à de longs moments d’immobilité. Il passe son temps à dessiner et ses parents, instituteurs, lui apprennent à lire et à écrire. En 1937, la famille s’installe à Limoges où ses parents enseignent. Paul Rebeyrolle étudie au lycée Gay-Lussac. Il passe son baccalauréat de philosophie en juillet 1944 et, dès le mois d’octobre, il monte à Paris par «le premier train de la Libération». De son adolescence dans le Limousin, il gardera sa passion de la nature, de la campagne et le sentiment violent que la conquête de la liberté est une nécessité absolue.

A Paris, Paul Rebeyrolle passe son temps dans les musées et les galeries, il sait qu’il veut devenir peintre. L’exposition Soutine en 1945 est pour lui une véritable révélation. Il découvre la peinture classique au musée du Louvre : tous les dimanches, il profite de la gratuité du musée pour aller admirer les peintres vénitiens, Rubens, Rembrandt, etc.

En 1950, Paul Rebeyrolle voyage en Espagne et en Italie pour visiter les musées. Il participe à des expositions de groupe et à des salons. Il conforte son appétit de liberté dans l’atmosphère qui suit l’après-guerre. Ce goût d’indépendance le porte aussi à refuser l’enseignement des écoles d’art, quelles qu’elles soient : il fait le choix de travailler à l’atelier de Paris et à Eymoutiers, où il séjourne fréquemment. Sa première exposition personnelle se déroule en 1951 à Paris au sein de la Galerie Drouant-David. Membre du parti communiste français à partir de 1953, il rompt avec ce dernier en 1956 lors de l’invasion russe en Hongrie. Il symbolise cette rupture dans un grand tableau qu’il intitule «A bientôt j’espère». Cette période est caractérisée par des choix artistiques revendiqués, notamment son rejet de la peinture abstraite et du réalisme socialiste.

En 1959, à Eymoutiers, Paul Rebeyrolle réalise «Planchemouton», un grand tableau commandé par le comité de la première Biennale de Paris pour orner l’escalier du Palais des Beaux-arts. «Planchemouton» est le nom de la grange où il peint ce tableau et celui du ruisseau qui borde l’actuel Espace Paul Rebeyrolle. En 1963, il quitte Paris et s’installe à la campagne pour y vivre et y travailler, d’abord dans l’Aube puis en Côte d’Or.

A partir de 1968, les thèmes politiques qui reflètent ses engagements s’inscrivent dans des séries picturales : «Guérilleros» (1968), «Coexistences» (1970), «Les Prisonniers» (1972), «Faillite de la science bourgeoise» (1973), «Nature morte et pouvoir» (1975), «Les évasions manquées» (1980-82), «Le sac de Mme Tellikdjian» (1983), «On dit qu’ils ont la rage» (198461985), «Germinal» (1986), «Au royaume des aveugles» (1987), «Les Panthéons» (1990-91), «Splendeur de la vérité» (1993), «Le Monétarisme» (1997-99).

Ce cycle d’inspiration politique est ponctué par d’autres thèmes : «Nus», «Sangliers», «Paysages», «Grands Paysages», «A propos de Courbet», «Bacchus». Le point commun à tous ces thèmes est la situation de l’homme et son engagement dans le monde qui l’entoure.

A partir de 1967, Paul Rebeyrolle expose régulièrement à la Galerie Maeght. En 1971, la Fondation Maeght à St Paul lui consacre sa première grande exposition. En 1979, le Grand Palais organise sa rétrospective à Paris, et en 2000, la Fondation Maeght lui rend hommage.

Paul Rebeyrolle s’éteint le 7 février 2005 à l’atelier de Boudreville, à l’âge de 78 ans. Ses cendres sont dispersées à Eymoutiers, dans le ruisseau de «Planchemouton».

Paul Rebeyrolle (1926-2005)

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