Mario PRASSINOS (1916-1985)

Mario Prassinos (1916-1985) est un peintre non figuratif français d’origine grecque de la nouvelle École de Paris.

Mario Prassinos naît en 1916, le 30 juillet selon le calendrier orthodoxe grec ou le 12 août selon le calendrier grégorien, dans une famille grecque implantée depuis de nombreuses générations à Constantinople. En 1922 les Grecs de Turquie quittent le pays pour fuir les persécutions et sa famille s’installe en France. Mario Prassinos fréquente l’école de Puteaux puis habite à Nanterre (jusqu’en 1936). Il poursuit ses études au lycée Condorcet et à l’École des Langues orientales. Il fréquente les coulisses du théâtre de l’Atelier (Charles Dullin), ce qui lui donne le goût du théâtre.

En 1934, sa sœur Gisèle Prassinos, née en 1920, écrit ses premiers textes que publie la revue «Minotaure». Il rencontre alors, chez Man Ray, les poètes surréalistes, André Breton, Paul Éluard, René Char et Benjamin Péret, puis les peintres Max Ernst, Salvador Dali, Hans Arp et Marcel Duchamp. Il réalise quelques dessins et frontispices pour l’éditeur Guy Lévis-Mano.

Après une première exposition personnelle, préfacée par René Char, en 1938 à la galerie Billiet-Vorms, Mario Prassinos s’éloigne à partir de 1939 du surréalisme. Engagé volontaire durant la guerre, il est blessé et reçoit la Croix de guerre. En 1942, il se lie avec Raymond Queneau et collabore avec les éditions de la NRF pour lesquelles il crée des maquettes de livres. Entre 1943 et 1945 il rencontre encore Albert Camus, Jean-Paul Sartre (dont il illustre Le Mur), Jean Lescure et Gaston Bachelard.

Mario Prassinos crée en 1947 ses premiers costumes pour une pièce de Paul Claudel montée par Jean Vilar (premier Festival d’Avignon). Il se lie avec le peintre Alberto Magnelli et rencontre Myriam Prévot, future directrice avec Gildo Caputo de la Galerie de France où il expose par la suite régulièrement. Il reçoit en 1949 la naturalisation française. Sa série de Troupeaux le fait aborder une peinture moins figurative. Il réalise à partir de 1951 ses premières tapisseries, qu’expose en 1956 la Galerie La demeure, et des décors et costumes pour Macbeth que met en

scène Vilar à Avignon et, à Paris, au TNP.
Les Alpilles, d’après lesquelles Mario Prassinos a réalisé de très nombreux dessins entre 1952 et 1977
Bessie Smith, dont Mario Prassinos a réalisé de nombreux portraits entre 1962 et 1964
Image du Suaire de Turin dont s’inspire Mario Prassinos en 1974 et 1975

En 1958, après une croisière avec Albert Camus et Michel Gallimard il effectue un long séjour dans l’île de Spetses, en Grèce, qui est à la source d’un renouvellement de sa peinture. Max-Pol Fouchet lui consacre un film de télévision. De 1959 à 1964, Prassinos continue de créer décors et costumes pour Jean Vilar.

De nouveaux thèmes apparaissent par la suite dans sa peinture : portraits de Bessie Smith (1962-1964) ou de son grand-père Prétextat (1963-1970), nouveaux dessins d’après les Alpilles (1952-1977), collines qui font face à sa maison d’Eygalières, les Suaires (1974-1975), inspirés par le Suaire de Turin, les Paysages turcs (1969-1981), exposés au Grand-Palais à Paris en 1980 et les Arbres (1980-1985).

Lucien Clergue réalise en 1969 un film sur son œuvre (texte de Jean Lescure). Mario Prassinos écrit Les Prétextats, réflexion sur la série des Prétextats, puis, à partir de 1976, sous forme d’autobiographie, La Colline tatouée.

En 1985, Prassinos travaille aux onze Peintures du Supplice qu’il réalise pour décorer la chapelle Notre-Dame de Pitié à Saint-Rémy-de-Provence1. C’est là qu’est exposée la donation de 108 œuvres qu’il a faite à l’État français en 1985.

Mario Prassinos meurt à Avignon le 23 octobre 1985.

Mario PRASSINOS (1916-1985)

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