Jean-Jacques CECCARELLI (1948-2017)

Né le 20-09-1948 à Marseille et mort le 28-04-2017 à Marseille.
«Ce qui m’intéresse plus que le dessin c’est ce qui se passe entre deux dessins ; c’est autant la démarche que l’objet : c’est l’attente, le vide, avant que les choses ne basculent, et c’est ce qui les fait basculer : la lumière, le papier, la couleur du sol, une question qui amène ses nécessités, un désir de changement, un infime déplacement.
Dans la peinture, les matériaux ont leur autonomie et dictent leurs propres lois : faut-il être brutal ? Faut-il accompagner ? Jusqu’où ?
De toutes façons il faut avoir une compréhension de l’objet et il n’y a rien d’annexe, le support a sa valeur propre, il est noué avec le trait qui est noué à l’encre, au crayon, etc.
Une autre question, par exemple, que garder ? et pourquoi les restes ne seraient-ils pas aussi beaux que le plat entier.
Je suis obligé d’être en éveil par rapport à ce qui passe sur les dessins, des choses s’imposent, d’autres surprennent, la question est de se donner le droit d’accepter leur existence aléatoire qui devient nécessaire, leur présence qui s’impose, de ne pas se censurer, mais aussi de ne pas basculer trop rapidement.
Je ne pars pas seulement d’une idée de forme ou de couleur mais d’une gêne ; je ne pars pas avec l’idée de faire un dessin ou un beau dessin mais d’un déséquilibre à travailler.»
J-J CECCARELLI

"Son oeuvre était décalée, difficilement situable en face des courants dominants de son temps. Le Frac Paca et les musées de la région ont acquis quelques-unes de ses oeuvres. On le disait post-surréaliste, proche des situationnistes et de Guy Debord. Ce fut son destin, Jean-Jacques Ceccarelli est un inclassable.
Ses premières expositions datent de la fin des années 1960, Axel Toursky salua son travail. C’était la fin des Beaux-Arts de la Place Carli, Jean-Jacques Ceccarelli n’appartient pas à la première génération de Luminy. Il n’a jamais suivi d’autres cours que ceux qui lui donnèrent un CAP de chaudronnier. Les courants libertaires qui forgèrent Mai 1968, Georges Bataille et Jean Genet donnèrent du corps à sa jeunesse de complet autodidacte. Les peintres Yvan Daumas et Gérard Traquandi, l’éditeur André Dimanche qui publia à son propos une monographie de Frédéric Valabrègue, des écrivains comme Liliane Giraudon, Jean-Jacques Viton, Christian Guez-Ricord, Jean-Pierre Ostende et Christian Tarting furent quelques-uns de ses meilleurs points d’appui.
De grands critiques, Georges Raillard et Bernard Noël commentèrent ses expositions. Entre 1990 et 2016, rue de Seine à Paris, la galerie Jeanne Bûcher et la FIAC exposèrent six séquences de son travail. Son oeuvre est incroyablement allègre : raffinée, volubile et mobile. Il faut relire les pages de Frédéric Valabrègue, accompagner la révolte, les deuils et les entremêlements d’une aventure fabuleusement rebondissante. L’encre de Chine, les pastels, le brou de noix, la gouache, le pochoir, le calque et les collages, toutes sortes d’expérimentations furent les vecteurs d’une oeuvre prioritairement axée sur le dessin. Charlus aux Tuileries, Soriano le tatoueur, L’Etoile de Moustiers, La Danse des chiens, des hydres, des poulpes, des danseurs et des acrobates, une foule d’indices, de titres et d’énigmes auront relancé les engendrements d’un travail qui refusait de s’enfermer « dans une volonté de représentation ». Ce personnage plein d’humour et de colère, cet artiste infiniment attachant traversait les frontières et les appartenances."
Alain Paire

Jean-Jacques CECCARELLI (1948-2017)

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