Alain JACQUET (1939-2008)

Artiste peintre Français.
Né 22 février 1939 à Neuilly-sur-Seine, décédé le 4 septembre 2008 à New-York.
La série des camouflages tisse un réseau d’interférences, un registre d’images généralement prélevées dans les ouvrages d’histoire de l’art et dans le formidable réseau iconographique qu’ils représentent, avec un substrat iconique plus trivial lié au consumérisme, aux médias, à la publicité, à un fonds d’images dont les codes sont partagés par le grand public.
Le système des trames optiques qu’il adoptera après les Camouflages lui permet d’interroger les lois de la perception visuelle. En décalant les trames colorées de la trichromie ou de la quadrichromie, il met au point un système de distanciation où le lecteur fait lui-même le point pour opérer la synthèse formelle chromatique. Dans cette dynamique on retrouve Alain Jacquet à équidistance des acteurs du Nouveau Réalisme européen et des tenants de l’expression américaine du Pop Art dans un jeu subtil entre l’appropriation et le détournement.
Au début des années 1970, il s’intéresse à la pensée ésotérique et à des systèmes comme
le braille et ses correspondances avec le Yi-king (Mandala, 1972 ; La Baratte, 1971-1975).
À partir de 1978, l’ordinateur lui permet de réaliser des « peintures de visions » à partir de
photographies métamorphosées du globe terrestre, d’où naît une possible cosmologie
(La Vérité sortant du puits, 1983 ; Space Ship,1988).
Avec l’image de la Terre comme fond de toile (ou toile de fond), il y superpose une trame circulaire plus ou moins serrée qui laisse apparaître des personnages, des scènes inspirées de la mythologie, des scènes franchement érotiques à la limite parfois de la pornographie…
Alain Jacquet tricote ses visions entre les lignes régulières de la trame et le désordre organisé des couches nuageuses, des continents.
Dans les années 90 il reprend une pratique artistique où la machine exécute l’œuvre.
Il travaille sur des images de la Terre issues des programmes spatiaux russes et américains.
La Terre est alors l’objet de multiples interprétations dans sa forme même. En 2004 Alain Jacquet rencontre le sérigraphe de l’atelier Arçay à Paris qui lui permet de renouer avec une technique et des procédés hérités des années soixante. Il peut achever des œuvres conçues entre 1965 et 1972 et rééditer deux œuvres détruites. Ce travail sera classé à tort parmi les « remakes ».
Il meurt à New York le 4 septembre 2008.

Extrait du livre «Alain Jacquet, Camouflages et Trames», de Guy Scarpetta : Les grandes oeuvres tramées :
«Le «Déjeuner», donc, est une oeuvre germinative : à peine Jacquet l’a t’il terminée qu’il puise d’autres images, qu’il en isole des fragments, les dilate, parfois démesurément - en variant la taille des points (les deux versions de «Portraits de femmes», «Jeannine»), en modulant leurs couleurs (l’éblouissante série des «Dix portraits d’hommes», réalisée à partir d’un recadrage de la figure de Mario Schifano) ; en prélevant un détail presque infime, et en le grossissant, en le tirant du côté de l’abstraction pure (la «Limite entre le béton et l’eau»). Ces oeuvres dérivées ne sont pas du tout des «à côtés» du tableau majeur, elles existent par elles-mêmes, elles ont une valeur en soi : plus la trame est amplifiée, plus elle entre dans un jeu (somptueux) de diversifications chromatiqies, et plus elle prend une qualité autonome - jusqu’à devenir le vrai sujet de l’image, dont le référent photographique, dès lors, n’est plus guère que le prétexte générateur.»

Alain JACQUET (1939-2008)

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